Le concept de reconnaissance
Avant de parler de la reconnaissance au travail, abordons le concept de reconnaissance. La reconnaissance est l’action de reconnaitre quelqu’un ou quelque chose. Selon l’encyclopédie de philosophie de Stanford, elle revêt une dimension à la fois normative et psychologique.
Normative autours de la reconnaissance de principes, de règles, de normes, tel l’article premier dans la déclaration universelle des droits de l’homme où « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. ». Psychologique, en relation à l’identité fondée sur les informations qui nous sont renvoyées par les autres
L’encyclopédie de philosophie de Stanford met en exergue aux vues des différentes études réalisées sur le sujet, quatre formes de reconnaissance :
- La reconnaissance élémentaire qui fait référence au fait que l’identité se créée et évolue lorsqu’il y a reconnaissance mutuelle. Cela commence dès la naissance lorsque le nourrisson établit des liens avec les figures d’attachement et se poursuit tout au long de sa vie par les interactions avec les autres individus ainsi que la société.
- Le respect dont le coeur reflète l’article premier de la déclaration universelle des droits de l’homme.
- L’estime par la réalisation personnelle de ses propres objectifs mais également l’estime de l’autre tel qu’il est apporté par la reconnaissance de la société
- L’amour et l’amitié où l’affection est censée être la première forme de reconnaissance que le nourrisson vit lorsqu’il établit des liens avec les figures d’attachement qui impactent sa construction identitaire, et lors du développement de ses relations interpersonnelles tel que décrits dans la théorie de l’attachement (Bowlby 1969/1980 ; Ainsworth, Blehar, Waters & Wall, 1978 ; Spitz 1945/1946). L’affection prodiguée parles proches, les amis mais aussi la société par une protection au travers de lois permettra à l’enfant de développer sa confiance en lui et dans le monde qui l’entoure et permettra plus tard, une valorisation de ses propres objectifs mais aussi la capacité de les remettre en question.
La plupart des auteurs ayant traité le sujet, tel que Charles Taylor (1992, 26) dans son essai « Politiques de la reconnaissance », Axel Honneth (1995) dans son ouvrage « La lutte pour la reconnaissance », ou encore lors d’expériences scientifiques telles que celles de Edward Tronick et al (1975) impliquant l’absence de signes de reconnaissance, s’accordent pour reconnaitre le degré vital de la reconnaissance.